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Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany

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Holly Loan Waltz
Holly Loan Waltz
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MessageSujet: Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany EmptyLun 7 Nov 2011 - 23:36

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Haunted by the things I've made, stuck between the burning light and the dust shade. I said now I used to think the past was dead and gone, but I was wrong, so wrong, whatever makes you blind must make you strong.
— Marcus Foster

New York City.

Dix-sept jours. Dix-sept jours que Melany n'avait pas donné la moindre nouvelle à Holly. Dix-sept jour que cette dernière ne lui avait pas parlé, n'avait pas vu son sourire, entendu sa voix rauque et rassurante, ou l'avait vue tout simplement. Le soir de leur confrontation, la brune était allée se défouler en boîte de nuit aux rythmes entraînants de musiques électro, ne permettant à personne de la toucher, ni même de l'approcher. Elle ne s'était arrêtée de danser qu'à quatre heures du matin, s'écroulant sur une banquette, le regard dans le vide. C'était là, à cet endroit précis au beau milieu de la boîte que l'envie de hurler sa colère l'avait prise. Elle ne sentait plus ses pieds, elle ne sentait plus rien hormis les battements lancinants de son cœur qui commençaient à lui donner l'impression d'étouffer. Elle s'était précipitée hors de la salle, avait hélé un taxi pour être le plus rapidement possible chez elle. Coincée dans l'habitacle, elle avait fermé les yeux, serré ses poings et ses mâchoires pour ne pas craquer et manquer de provoquer un accident, sentant la crise de panique se profiler à l'horizon. Sitôt passé le seuil de son appartement, elle avait lancé son sac à travers la pièce et refermé la porte avec violence. Désormais, plus rien ne pouvait la retenir. Elle s'était mise à frapper le mur de son poing en criant son désarroi, sa respiration saccadée comme si elle venait de courir un marathon. Elle était seule et désemparée, le poids de ses erreurs lui retombant lourdement sur les épaules maintenant que tout était silencieux. La pianiste avait frappé la paroi jusqu'à l'épuisement, s'écroulant ensuite sur le sol de marbre glacé en poussant un juron ; la tranche de sa main était ensanglantée, mais elle ne sentait aucune douleur. Un quelconque laps de temps plus tard, la police avait frappé frénétiquement à son appartement, mais elle n'avait eu ni la force, ni le cœur d'aller ouvrir. Sa porte fut enfoncée probablement à grands coups d'épaule, jusqu'à ce que deux hommes apparaissent chez elle. La suite des évènements restait floue dans l'esprit du cœur meurtri. Ils lui avaient posé des questions ; s'était-elle fait agresser, pourquoi avait-elle hurlé, la raison du sang dégoulinant de sa main... Elle avait ensuite été escortée jusqu'à l'hôpital où on lui fit des points de suture, puis elle était rentrée chez elle. Les jours avaient passé, son appétit d'ogre aussi, puis son sommeil. Elle était restée assise sur son canapé à longueur de journées, dans l'espoir de voir la crinière blonde de sa sœur passer la porte de l'appartement. Mais ça n'avait pas été le cas. Alors elle s'était mise à la chercher. Troy ne l'avait pas vue, ses amis non plus ; elle avait même demandé à Night par pur désespoir, qui lui avait également répondu par la négative. Holly commençait à perdre espoir, mais un jour, comme un flash, une parcelle de la conversation qu'elles avaient eue avant d'emménager à New York lui revint. Des mots qu'elle-même avait prononcés.

« Boston sera toujours notre maison. S'il arrive un jour que l'on ne se sente plus à notre place à New York, on pourra toujours revenir ici. »

Boston.

Holly avait alors sauté dans sa mini Cooper, un sac bourré de fripes lancé sur la banquette arrière, et avait parcouru les quelques heures de route qui la séparait de Boston d'une traite. Son allure était grotesque ; ses traits étaient tirés, les cernes sous ses yeux n'en finissaient plus de s'allonger. Elle avait perdu du poids, rien de bien méchant. Elle ne prenait plus la peine d'assortir ses vêtements. Tout ce qui comptait à ses yeux était de regagner la confiance et l'amour de sa petite sœur. Arrivée à Boston, il ne lui fallut pas plusieurs essais pour trouver la blondinette. Elle savait directement où aller, où Melany s'était probablement rendue en cette heure très matinale. Après avoir garé sa Cooper en bord de plage, elle inspira profondément et croisa mentalement les doigts. C'était son dernier espoir. Elle était effrayée ; effrayée que Melany ait décidé de prendre ses cliques et ses claques et de rentrer chez elle, à Los Angeles, ou encore de partir dans un endroit tout nouveau, là où elle serait sûre qu'Holly ne saurait la trouver.

La brune retira ses Vans et les cala entre ses doigts en s'enfonçant avec apaisement dans le sable frais. Elle avançait lentement, son angoisse montant en flèche tandis qu'elle parcourait la plage. Quelle que fut l'issue, son anxiété avait une bonne raison d'être. Si elle la trouvait là, tout comme si elle était ailleurs. Quelques minutes et elle eut enfin sa réponse. Melany était assise non loin de là où elle se trouvait, le regard tourné vers l'océan, genoux repliés contre sa poitrine et les bras entourant ses jambes. Sa position était presque identique que le soir où elle l'avait trouvée ici-même, rongée par le chagrin et la culpabilité. Elle n'avait pas plus fière allure que miss Waltz. Doucement, Holly descendit vers elle, puis se posa avec légèreté à son côté, son regard également dirigé vers l'étendue d'eau salée.

« J'ai eu du mal à te trouver, » lâcha-t-elle la gorge serrée par l'appréhension.


Dernière édition par Holly Loan Waltz le Mar 8 Nov 2011 - 23:04, édité 1 fois
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Melany H. Amylian
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MessageSujet: Re: Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany EmptyMar 8 Nov 2011 - 16:52

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« Remember, there are no mistakes, only lessons. Love yourself, trust your choices, and everything is possible. »

Dix sept jours. Soit près de quatre cent huit heures sans que Melany ne donne de nouvelles à personne. Meurtrie par la révélation de sa meilleure amie, ou du moins celle qu'elle pensait comme étant sa sœur et meilleure amie, la jeune étudiante en photographie avait pris sa voiture pour quitter la ville sans prévenir personne. Holly connaissant la plupart des proches de la jeune blonde, elle aurait pu les interroger pour savoir où elle se rendait. Et à vraie dire, elle même n'avait aucune idée de l'endroit ou aller. Elle roula de longues heures, de chaudes larmes roulant de son menton avant de s'écraser sur son volant, et prit la seule et unique direction qui l'inspirait : Boston. Les jours passèrent, sans que Melany ne parle à personne. Arrivée en ville, elle mit son mobile en silencieux, et consultait seulement ses messages le soir. Holly, Troy, Christopher ... Tous lui écrivaient, et elle ne répondait à personne. Même Night Tenjô lui sonna les cloches par message vocal pour qu'elle dise où elle se cachait. Pendant ce temps, elle, parcourut la ville, et chaque nuit, se rendait au même endroit, à la plage, pour regarder le soleil se coucher.

Amaigrie, épuisée physiquement et moralement, au fil des jours Melany devenait l'ombre d'elle même, c'en était affligeant. Une nuit, à l'hôtel, elle fut tentée d'en finir avec sa vie, se jugeant inutile. Scarifications et cocktail de médicaments furent alors employés par la jeune femme, qui fut sauvée de justesse par une femme l'ayant entendue s'effondrer dans la chambre à côté. A l'hôpital, elle fut longuement examinée, et dut rester plusieurs jours en examen. Jugeant le temps trop long, elle parvint à s'enfuir pour ne pas avoir affaire à un psy, ou de peur que la police de Los Angeles l'aie retrouvée. Les jours suivants, elle n'allait même plus à l'hôtel et dormait dans sa voiture, sur le bord de la plage. Une semaine plus tard, elle regarda la date : Depuis un an, elles avaient quitté Boston pour New York. Recroquevillée sur le bord de la plage, Melany songea de nouveau à ce qu'Holly lui avait dit avant de quitter la ville : « Boston sera toujours notre maison. S'il arrive un jour que l'on ne se sente plus à notre place à New York, on pourra toujours revenir ici. ». Et c'était ce qu'elle avait fait. Retournant systématiquement à l'endroit même sur la plage où Holly l'avait trouvée une première fois, Melany se torturait l'esprit, encore et encore. Pourquoi, après tout ce temps, lui avait-elle caché ce passé qui l'effrayait ? Par peur que Melany la juge ? Impossible, Holly savait pertinemment que jamais la jeune photographe ne la jugerais. Alors ... Pourquoi ?

Le regard perdu dans le vague, Melany sortit de sa veste en jean un paquet de cigarettes, dont elle en sortit une qu'elle alluma et porta à ses lèvres. La dernière fois qu'elle avait fumé, c'était ici, à Boston, avant qu'elle ne tombe enceinte. Apparemment, le retour aux sources lui rendait aussi de mauvaises habitudes. Les genoux regroupés contre sa poitrine, son bras libre les tenais serrés contre elle, comme si elle voulait se faire la plus petite possible. Alors, malgré les effluves de la mer, elle sentit son parfum. Un parfum auquel elle s'était habituée pendant plus de deux ans et qu'elle pouvait reconnaître entre milles : Holly. Celle ci s'installa à ses côtés, le regard tourné vers l'océan. « J'ai eu du mal à te trouver » dit-elle pour engager la conversation, tendue. A voix basse, elle répondit :

« Ça aurait été idiot de ma part de te faciliter la tâche. »

Sans la regarder, la jeune étudiante porta de nouveau à ses lèvres sa cigarette et laissa lentement la fumée s'échapper de ses lèvres, secouant la tête de gauche à droite pour secouer sa chevelure dorée. Baissant le regard, elle regarda le sable tout en parlant de nouveau :

« Chaque nuit depuis mon départ, je me demande comment les choses se seraient passées si jamais tu n'étais venue ici, ce soir là. »
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MessageSujet: Re: Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany EmptyVen 11 Nov 2011 - 15:55

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Haunted by the things I've made, stuck between the burning light and the dust shade. I said now I used to think the past was dead and gone, but I was wrong, so wrong, whatever makes you blind must make you strong.
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Laissant tomber ses chaussures sur le sable, Holly s'était assise le plus discrètement possible à côté de sa sœur, comme si elle souhaitait rendre sa présence la moins remarquable possible. Les yeux plongés dans les vagues incessantes de l'océan Atlantique, elle remarqua l'ambiance matinale qui se voulait apaisante. Les couleurs orangées et roses donnaient une petite teinte joviale à cette journée malgré les soucis que pouvaient avoir les habitants de Boston. Elle avait oublié à quel point cette plaque était un lieu calme et reposant. A son arrivée dans cette ville après le drame New Yorkais de sa vie d'adolescente, elle se rappelait s'être sentie à sa place ; comme si elle avait enfin trouvé son repaire, son nid. Puis son amant fou l'avait retrouvée, et cette ville s'était à son tour entachée d'un crime irrécupérable aux yeux de la brune. Mais malgré cela, elle avait vécu ses plus beaux moments ici. Se retrouve là, aujourd'hui au côté de Melany alors qu'elles n'étaient pas en de bons termes était étrange, anormal. Lorsque la voix de celle-ci s'éleva doucement dans les airs, malgré le ton cynique, Holly soupira d'aise. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait plus eu le droit d'entendre ce joli son rassurant. Elle haussa les épaules et tourna brièvement son regard vers la blonde ; assez longtemps pour remarquer la cigarette qu'elle tenait du bout des doigts.

« Certes, » fit-elle d'un rire dépourvu de joie. Sourcils froncés, elle attrapa la cigarette de Melany et la lança au loin avant de tourner à nouveau son visage vers elle. « Ce n'est pas parce qu'on s'est engueulées que tu dois reprendre ce genre de conneries. On en a assez bavé pour arrêter quand tu es tombée enceinte. » Car oui, Holly et Melany avaient décidé ensemble de stopper cette mauvaise habitude à l'annonce de la grossesse de cette dernière ; elles s'étaient soutenues et serré les coudes durant cette épreuve difficile, mais elles y étaient parvenues. Depuis, aucune d'elles n'avaient retouché à cet objet mortel. Et de la voir fumer aujourd'hui mettait la pianiste en rogne. Malgré ses torts, elle ne pouvait pas laisser sa petite sœur se replonger dans ce geste dévastateur.

Le regard blessé ou effrayé, Holly n'aurait su dire quel sentiment s'étalait dans ses prunelles vertes, Melany souffla quelques simples mots qui eurent le pouvoir de serrer le cœur de miss Waltz. C'est vrai ; que se serait-il passé si elle n'avait pas eu l'intuition inspirée de s'éloigner du reste du groupe faisant la fête un peu plus loin sur la plage ce soir-là, si jamais elle n'avait été là pour trouver la rebelle plongée dans son désarroi au bord de l'eau ? Elle n'osait y songer. Car sa vie sans Melany lui paraissait tout bonnement inimaginable. Depuis plus de deux ans, elles avaient tout fait ensemble. Absolument tout. L'une ne faisait rien sans que l'autre ne soit aussitôt au courant. Elles vivaient ensemble, dormaient parfois ensemble lorsque l'une avait besoin d'être rassurée, mangeaient ensemble. Au fil du temps, elles étaient devenues de véritables sœurs. Elles n'étaient pas liées par le sang, mais quelque chose de plus fort encore les liait: le fait qu'elles se soient choisies. Rien ne les avaient forcées à s'apprécier, et pourtant elles avaient décidé contre le destin de trouver une alliée en l'autre. Soufflant un peu, Holly se souleva pour venir s'agenouiller devant Melany, posant ses mains sur ses genoux en ancrant son regard au sien.

« C'est le genre de choses auquel tu dois éviter de songer, puisque ce n'est pas le cas. J'étais bien là ce soir-là, je t'ai trouvée et tout ce qui a eu lieu ensuite était bel et bien réel. Si je ne t'avais pas trouvée, nous aurions probablement continué nos vies chacune de notre côté, mais je suis certaine que j'aurais ressenti un vide inexplicable ; comme si quelque chose n'était pas... bien. Pas en place. » Baissant le regard, Holly retira ses mains des genoux de la blonde et commença à tordre ses doigts dans tous les sens, posés sur ses propres cuisses. Sa voix se fit moins intense, moins certaine. « Je sais que j'ai merdé par rapport à toute cette histoire. J'aurais dû t'en parler. J'ai eu dix-sept jours pour y réfléchir, et je peux te dire que ç'a été les deux semaines et demi les plus longues de ma vie. Reviens à New York. S'il te plaît. Reviens dans notre appartement... » Elle releva des yeux suppliants vers Melany. C'était la seule issue possible pour elle ; miss Amylian devait rentrer, ça ne pouvait pas se passer autrement.
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MessageSujet: Re: Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany EmptyVen 11 Nov 2011 - 23:22

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« Remember, there are no mistakes, only lessons. Love yourself, trust your choices, and everything is possible. »

Souffrir. La définition du dictionnaire était assez négative tout comme la réalité au fond. Après tout qui verrait quelque chose de positif dans la souffrance. Certes, il y avait parfois de la souffrance désirée comme lorsque Melany, quelques jours après avoir quitté Los Angeles laissait cette lame glisser sur sa peau, comme lorsqu’elle faisait exprès de boire et de fumer jusqu'à l'excès, au point que son organisme réagisse très mal. Ce n’étaient là que des souffrances physiques qu’elle ne cessait de s’infliger à ce moment, adolescente perdue qu'elle était, des douleurs désirées par-dessus tout comme un moyen de fuir la réalité, de survivre ou tout simplement de se sentir en vie et bel et bien réelle. Ses cicatrices aux avant bras aujourd'hui témoignaient de son immaturité. Stupide idée que celle de la scarification, et toute cette souffrance qu'elle avait voulu s'infliger pour se punir d'avoir trahi sa famille. Mais souffrir ne se limitait pas à ça. Il s’agissait bien évidement d’éprouver des douleurs physiques ou morales. Des douleurs que l’on devait endurer jours après jours surtout lorsqu’elles n’étaient pas voulues comme ces cauchemars où cette scène tragique à la cité des anges la hantait, sa prise de conscience que par sa faute, ses parents étaient morts, et son frère grièvement blessé. Sans ces cauchemars, sans tout ce passé, peut-être que les choses seraient différentes aujourd'hui. Tout ce qu'elle aurait vécu n'aurait pas existé, n'aurais jamais été. Tous ceux qu'elle avait connus, n'auraient été que des étrangers.

Holly arracha d'entre les doigts de Melany sa cigarette, et l'envoya valser loin devant. La demoiselle observa la chute de l'objet mortel sur le sable, et elle regarda une vague l'emporter au loin. Et c'est ainsi que les humains d'aujourd'hui polluent notre belle planète bleue. La jeune photographe grimaça mais n'émis aucune objection, sachant que l'argument de la brune se trouvant à ses côtés était pertinent : Toutes les deux elles avaient fait de grands efforts pour arrêter de fumer, afin d'être sûres que la santé de l'enfant de Melany soit bonne. Encore un effort commun, une chose qu'elles avaient faite ensemble. L'estomac de l'étudiante se noua, et elle se mordit la lèvre inférieure. Lorsqu'elle prononça ses dernières paroles, elle sut d'instinct qu'elle avait heurté la sensibilité de miss Waltz. Imaginer un seul instant qu'elles n'aient jamais vécues toutes ces épreuves ensemble était inimaginable. Ensemble, elles avaient forgé leurs personnalités, appris à s'endurcir face au monde extérieur qui avait tenté de les blesser par tous les moyens. Fausse couche, arrachement d'enfant, colère, tristesse, mais aussi fous rires et instants complices ... Main dans la main, Melany et Holly avaient traversé toutes les émotions possibles, et s'en étaient sorties endurcies et plus forte que jamais ... Mais surtout ensemble. En sera-t-il de même cette fois ci, maintenant que les deux femmes s'affrontent pour la première fois ?

Holly se mit alors en mouvement, pour faire face à Melany, posant ses doigts froids sur les genoux de la jeune blonde aux yeux verts. Elle lui dit qu'il ne fallait pas penser à cette éventualité, puisque ce qui avait été fait avait été fait : Holly l'avait trouvée, aucune chance qu'elle ne soit jamais venue à la rencontre de Melany par hasard. C'était un fait indéniable. « Si je ne t'avais pas trouvée, nous aurions probablement continué nos vies chacune de notre côté, mais je suis certaine que j'aurais ressenti un vide inexplicable ; comme si quelque chose n'était pas... bien. Pas en place. » Malgré ses efforts intérieurs pour en vouloir à Holly, elle savait exactement ce qu'elle ressentait, et lisait dans son regard toute sa peine et ses regrets. Elle cherchait la rédemption chez sa sœur, car elle savait pertinemment, tout comme Melany le savait, que les deux jeunes femmes ne pouvaient vivre l'une sans l'autre. Lorsque les mains de la brune quittèrent les genoux de la blondinette, celle-ci eut un frisson qui parcourut le long de son corps. Croisant le regard vert suppliant d'Holly, cette dernière la supplia de rentrer à la maison. Chez elles, à New York. La jeune fille fronça les sourcils et tourna son regard vers la mer.

« Je ne sais pas ... Trop de choses sont encore confuses. Je sais que tu es désolée. Dix sept jours seule ici m'ont permis de le réaliser. Mais je t'ai tout confié sans retenue ... Alors que toi finalement je ne savais rien de ce que tu as vécu. »Son regard se posa de nouveau sur Holly, qui n'avait presque fait aucun mouvement depuis que la voix de Melany s'était fait entendre. « J'ai besoin de comprendre, Holly ... Tu peux comprendre ça ? » Dit-elle en lui accordant un regard plein de peine .
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MessageSujet: Re: Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany EmptySam 12 Nov 2011 - 2:13

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I walked across an empty land ; I knew the pathway like the back of my hand. If you have a minute why don't we go talk about it somewhere only we know ? This could be the end of everything. So why don't we go somewhere only we know ?
— Keane

Les lèvres tremblantes, tentant de contenir son chagrin du mieux qu'elle le pouvait, Holly restait immobile face à la blondinette. Elle n'attendait qu'une chose, qu'une réponse ; un oui, ferme et franc. Mais le soulagement ne vint pas et le soupir qu'elle retenait depuis trop longtemps refusait de s'échapper de sa gorge tant que le pardon ne serait pas accordé. Elle baissa les yeux, dévastée et hocha doucement la tête en coinçant sa lèvre inférieure entre ses dents. Son estomac se retourna lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne restait plus qu'une seule issue possible. Sa respiration lui fit défaut et ses muscles se crispèrent, comme lorsqu'elle était sur le point d'avoir une de ses fréquentes crises de panique. Ses mains pressaient ses cuisses et ses yeux s'étaient lentement fermés, dans une ultime tentative de contenir son élan de frayeur. « J'ai... » fit-elle entre ses dents serrées. Soudain, elle se releva et s'écarta de Melany de plusieurs mètres en agrippant ses doigts à sa chevelure brune. Elle ne pouvait plus supporter toute cette pression ; son corps avait un besoin irrépressible de l'évacuer. Elle poussa un cri en se courbant en avant et resta en position accroupie pendant plusieurs minutes, ses doigts toujours noués fermement à ses mèches de cheveux. C'était ce qu'elle voulait à tout prix éviter ; elle savait que cela arriverait si elle était amenée à parler de cette histoire de façon réfléchie. La pianiste se balançait d'avant en arrière sur ses pieds, tentant de contrôler ses tremblements. « J'étais saoule quand j'en ai parlé à Lorelei ! Ça... Là, c'est... Trop dur. » Sa voix était étouffée par son propre corps. Elle se tût plusieurs minutes, essayant de redevenir elle-même ; car elle n'était plus elle-même à cet instant, c'était certain. Peu à peu, ses doigts lâchèrent prise et son souffle redevint à peu près constant. Elle se redressa lentement jusqu'à atteindre la position debout ; puis elle se tint là, à quelques mètres de Melany et enfin, la phrase fatidique passa la barrière de ses lèvres.

« J'ai tué un homme. » S'attendant à voir une lueur horrifiée dans le regard de sa meilleure amie, elle détourna les yeux pour les fixer sur le sable, devenu subitement intéressant. Elle plongea ses mains dans ses poches et recommença à se dandiner sur ses pieds, l'angoisse montant à nouveau à une vitesse fulgurante au creux de sa poitrine. « Marchons, » fit-elle sans pour autant croiser le regard de Melany. Dès qu'elle sentit sa présence à ses côtés, la fêtarde se mit à longer la plage, silencieuse en premier lieu. Son estomac était pris de petits sursauts ; elle avait chaud et froid en même temps. Elle présentait tous les symptômes de quelqu'un de malade, mais elle savait que la vérité était ailleurs. Elle était nauséeuse à cause de son passé, pas à cause d'un quelconque germe. « A quinze ans, je suis tombée éperdument amoureuse. Enfin, je l'ai cru. Il était plus vieux que moi. Il m'a tout fait découvrir. Trop rapidement, je dirais. Notre relation était malsaine. » La voix instable, elle décida pourtant de ne pas flancher. « Il a été mon premier amour, mon premier frisson intense qui remonte violemment la colonne vertébrale, mon premier amant mais aussi ma première erreur. Quelques mois plus tard, il m'a demandée en mariage. J'étais amoureuse, mais pas aveuglée. Je savais que quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Il était trop... possessif. J'ai refusé, et j'ai tourné les talons. Deuxième erreur... Il a attendu que ma mère soit absente un soir, pour casser la porte de notre appartement et s'en prendre à moi. Il m'a agressée, menacée avec un couteau mais j'ai réussi à m'échapper. J'ai directement été à la police et j'ai obtenu un ordre d'éloignement. Mais j'avais toujours l'impression qu'il me traquerait malgré tout. Alors j'ai demandé à ma mère de changer de vie. »

Holly traînait ses pieds dans le sable, s'aidant de la sensation agréable pour s'apaiser et sortir machinalement son histoire. Elle n'avait pas besoin d'y réfléchir ; elle la connaissait sur le bout des doigts, le scénario s'était répété de trop nombreuses fois dans sa tête. « Elle a tout de suite accepté. Mon deuxième prénom n'est pas un hasard. Loan est mon vrai prénom. Je m'appelais Loan Combs. Jules, telle que tu la connais est née sous le nom de Heather. On a toutes les deux changé de noms et on a quitté New York dans la semaine, en se faisant appeler Holly et Jules Waltz. On est arrivées à Boston et tout se passait bien. J'étais à nouveau heureuse, j'avais des amis formidables. Mais j'aurais dû me douter que Justin serait plus intelligent que moi. Il m'a retrouvée quelques mois plus tard. » Elle s'arrêta subitement de marcher et fit un quart de tour pour se planter face à l'océan, le regard rivé vers l'horizon. Elle n'osait toujours pas croiser celui de Melany ; rien que le fait d'y penser créait une boule dans sa gorge. Elle était persuadée que sa meilleure amie ne la regarderait plus de la même façon suite à ses confessions. « Mon esprit n'en a gardé que les pires souvenirs. Je revois du sang, surtout. Je vois la lame de son couteau tailler ma peau un peu partout sur mon corps. Je me rappelle d'un endroit sombre, dans lequel j'étais enfermée. Humide et froid. Son sourire malfaisant et sadique. Ses menaces de mort. Il avait sûrement l'impression qu'il ne faisait que me menacer ; mais je savais qu'il en finirait avec moi. Il était fou, possédé. Il ne supportait pas l'idée que je puisse un jour appartenir à quelqu'un d'autre. A ses yeux, j'étais sienne depuis le jour où j'avais posé les yeux sur lui. Je me souviens vaguement qu'un de mes amis est entré avec fracas dans la pièce. Il avait remué ciel et terre pour me retrouver ; il était avec moi quand Justin était venu me chercher. Ils se sont battus. Justin essayait de revenir jusqu'à moi, il tendait son couteau dans ma direction en poussant des hurlements enragés. Ma main a buté contre le revolver qu'il avait laissé à côté de mon corps. Je l'ai attrapé, et je l'ai pointé vers lui. Puis je l'ai abattu. »

Les mains dans les poches, le regard dans le vague, la pianiste avait l'air ailleurs. Elle ne semblait plus habiter son enveloppe corporelle. Elle ne ressentait rien, et avait à la fois envie de hurler de tout son être. Ses poings étaient crispés à l'intérieur de ses poches et sa mâchoire était serrée. Elle semblait prête à s'effondrer à n'importe quel moment et en même temps, elle n'avait jamais eu l'air aussi endurcie.
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MessageSujet: Re: Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany EmptyMer 16 Nov 2011 - 14:05

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« Remember, there are no mistakes, only lessons. Love yourself, trust your choices, and everything is possible. »

« It's a new day, it's a new life. » Des mots qui, au premier abord, peuvent paraître apaisants, doux, ponctués d'espoir et de confiance. Mais la préciosité de la confiance et de l'amitié est une chose fragile et qu'il faut savoir entretenir au fil du temps pour ne pas prendre le risque de la perdre. Cette idée de nouvelle vie, de reconstruction, pouvait sembler tout à fait crédible, mais lorsque l'on a vécu les même choses que Melany et Holly avant même de passer l'aube de la vingtaine, il est difficile de croire que les fantômes du passé ne seront pas toujours cachés derrière nous pour nous ramener à la réalité : Quoi que l'on dise, quoi que l'on fasse après, les faits sont là, près de nous, nous collent à la peau. Et jusqu'à la mort nous serons hantés par cette existence lointaine et houleuse, pour nous rappeler qu'il fut un temps où notre vie n'était que désolation et peine, et que notre vie actuelle, il faut s'y accrocher corps et âme. Pas un son n'était présent pour atténuer celui des vagues s’échouant sur la bordure de la plage, pas même les voix de Melany et Holly, demeurant au premier abord muettes depuis que la jeune photographe s'était arrêtée de parler. Le vent lui-même est aux abonnés absents, laissant la mer seule reine de l’instant présent, majestueuse dans l’immensité de l’horizon lui appartenant. Le soleil commençait à monter dans le ciel en cette heure matinale, et de douces couleurs se mêlaient dans les cieux : Jaune d’or, bleu lavande, et autres nuances rosées extraordinaires que l’on ne retrouvera jamais dans d’exactes mêmes positions à l’avenir. Au loin, le soleil commençait à percer l'horizon, comme émergeant de l'océan.

Elle entendit Holly souffler un mot, à peine perceptible, et le visage de la jeune blonde aux yeux verts se leva avec lenteur dans la direction de la brune. Celle-ci, prise d'un élan de panique, poussa un cri, recroquevillée, ses doigts fermement agrippés à sa chevelure brune. Immobile, Melany était déroutée : Pour qu'Holly soit prise d'un tel élan de panique, d'une telle peur de révéler la vérité, cette vérité était-elle donc si terrible à apprendre que cela ? Craignait-elle alors la réaction de Melany ? Elle expliqua être saoule au moment ou elle avait tout dit à Lorelei. Ça, la jeune blondinette ne le savait pas, et fut surprise de cette révélation. Elle aurait plus eu tendance à penser qu'elle lui avait fait cette révélation par complicité avec sa sœur, autour d'un feu de cheminée, à partager tout ce qu'elles avaient pu louper durant leur enfance. Oui, Melany avait souvent tendance à se faire des films. Ne sachant que faire, elle demeura muette un moment, et s'apprêtait à parler quand brusquement Holly se redressa et prononça des mots que jamais la jeune fille de dix-huit ans n'aurait cru entendre de la bouche de la brunette qui avait partagé sa vie pendant deux ans en tant que sœur.

« J'ai tué un homme. »

Était-elle en proie à une hallucination ou avait-elle bien entendu ? Une foule de questions traversa alors l'esprit embrumé de Melany. Dans quelles circonstances ? Était-ce délibéré ou par légitime défense ? Une tonne de questions lui brulait les lèvres, mais la jeune femme demeura de glace, le regard montrant clairement qu'elle était intriguée à l'idée de savoir pour quelle raisons Holly avait été une meurtrière. Puis, presque comme un ordre, cette dernière l'incita à se lever et marcher. Ou du moins, elle le lui demandait. En titubant, quelque peu déséquilibrée, l'adolescente se redressa et vint se joindre à la brune légèrement plus âgée qu'elle. Sans dire le moindre mot, elle observait Holly, qui entama un long récit durant lequel elle découvrit la majeure partie du passé de son amie. Une histoire d'amour qui avait mal tourné, alors qu'elle n'avait que quinze ans. Un homme fou. Tout cela rappelait quelque peu à Melany sa propre histoire avec William. Un homme fou, mais pas autant que la façon dont Holly décrivait cet homme plus âgé qu'elle, mais aussi complètement obsessionnel. Pour le fuir elle avait changé de nom. Alors comme ça, Loan était son véritable prénom ? Loan Combs ? Etonnée par cette révélation, Melany arqua seulement un sourcil, mais n'osa pas couper Holly dans son élan. Après tout, si elle avait changé de nom, c'était par nécessité.

Hélas, l'histoire pour sa meilleure amie ne s'arrêtait pas là : Quelques mois plus tard, cet homme, Justin, l'avait retrouvée.Il la tortura, et Holly décrivit ces instants avec une telle précision que Melany avait presque l'impression de ressentir les souffrances que ce fou avait pu lui infliger. Des larmes vinrent perler aux recoins de ses yeux d'émeraude. Elle ne pensait réellement pas que cette histoire pouvait avoir atteint de telles proportions d'horreur, et même si Melany avait une pointe d'amertume à l'idée que son amie ait pu lui cacher une telle chose, en un sens, elle la comprenait. Ressasser de tels souvenirs, des souvenirs qu'on voudrait oublier, fait toujours un mal fou. Holly termina son recit sur son meurtre de Justin. Comme elle s'y attendait, c'était de la légitime défense. Immobile, la brune semblait de glace, mains enfoncées dans ses poches. Les yeux brillants de larmes, Melany se planta devant elle et sortit les mains froides d'Holly de ses poches pour les serrer avec les siennes. Elle s'en voulait terriblement.


« Pardonnes moi ... J'aurais du me douter que si tu ne voulais pas en parler, c'est que ça t'étais douloureux. Je n'aurais jamais pensé que cette histoire, ton histoire ... Ait pu être aussi tragique. Je m'en veux réellement ... » Dit-elle en la regardant dans les yeux, sincèrement désolée.
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Holly Loan Waltz
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MessageSujet: Re: Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany EmptyLun 21 Nov 2011 - 14:56

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I walked across an empty land ; I knew the pathway like the back of my hand. If you have a minute why don't we go talk about it somewhere only we know ? This could be the end of everything. So why don't we go somewhere only we know ?
— Keane

Le fracas des vagues sur la rive avait toujours eu un don apaisant sur les angoisses de la pianiste ; elle aimait venir ici contempler l'océan en pleine rébellion et se dire qu'il lui suffisait simplement de noyer ses problèmes dans cette flaque d'eau s'étendant à perte de vue. Ç’avait toujours été si simple. Le déni était facile ; calme, serein. Les journaux en avaient parlé durant un temps, puis l'affaire avait été étouffée au fil des mois pour s'embarquer sur quelque chose de plus neuf, de plus intéressant. Elle avait vécu l'enfer les premiers mois, s'enfermant dans son chagrin et ressassant sans cesse les souvenirs de cette nuit tragique dans son esprit, éveillé ou inconscient. Le bras que Justin lui avait cassé avait mis tant de mois à se rétablir qu'Holly s'était trouvée obligée de changer de main directrice ; elle s'était trouvée telle une enfant de six ans, forcée de faire des lignes pour apprendre à écrire d'une main qui n'était pas la sienne. Le processus avait été long, difficile et douloureux mais elle avait fini par sortir la tête du gouffre. De là, elle n'avait vu qu'une seule et unique solution s'offrant à elle: l'oubli. La brune avait interdit à ses proches de faire la moindre allusion à ce qu'il s'était passé cette nuit-là ; même sa mère avait été contrainte au silence. Il lui était donc difficile, voire impossible d'en parler. Et pourtant aujourd'hui elle y avait été poussée ; poussée par l'amour qu'elle portait à sa sœur adoptive et sa peur constante de la perdre. Mais ce n'était pas pour autant avec calme et sérénité qu'elle lui avait conté son histoire. Non, c'était avec cette boule au ventre et à la gorge, cette angoisse s'insinuant mesquinement dans chaque fibre de son être.

Lorsque Melany attrapa les mains gelées de la fêtarde pour les serrer entre la chaleur des siennes, Holly eut un mouvement de recul. Elle récupéra ses mains en hochant la tête sur le côté, décontenancée. Elle ne s'attendait pas à ce toucher et pensait à une erreur de la part d'Amylian qui eut pourtant l'air blessée de ce refus de contact. Pourquoi la touchait-elle ? Ne devrait-elle pas être en train de courir dans la direction opposée à cet instant précis ? La logique ne voulait-elle pas qu'Holly perde sa meilleure amie après cette révélation ? Elle était une meurtrière, légitime défense ou pas. Ses yeux émeraudes s'ancrèrent à ceux de son amie tandis que celle-ci se répandait en excuses devant elle. Ce moment fut comme un électrochoc pour la brune qui sentit sa poitrine se soulever d'un coup, prenant une grande inspiration puisqu'elle n'avait pas eu droit à une goulée d'air frais depuis trop de temps. Ses lèvres se remirent à trembler et elle secouait la tête en baissant son regard embué vers le sol. Elle voulait que ça s'arrête ; que Mel cesse de s'excuser alors que rien n'était de sa faute.

« Ce n'est pas de ta faute ! » s'écria Holly, presque agressivement coupant court aux apologies de la blonde. Sa vision était brouillée par ses larmes qui refusaient de passer la barrière de ses paupières, fermement décidées à rester logées dans ses yeux. « Tu ne vois pas ? reprit-elle avec un dédain feutré, dirigé contre elle-même ; sa voix se transforma presque en ultrasons tant elle s'était affaiblie. C'est dans ma tête qu'il y a un problème. Ça a toujours été et ça ne changera jamais. Arrête de t'auto-flageller parce que le problème ne vient pas de toi ou de ce que tu as pu me demander de faire. » Elle recula et pressa son pouce et son index contre ses yeux pour en chasser les larmes indésirables qui faisaient bien sentir leur présence sans pour autant inonder ses joues. « Certains me disent que je devrais être fière d'avoir réussi à défendre ma vie et celle de mon ami ; que je devrais être soulagée qu'il ne soit plus là. Mais je ne peux pas ; parce que chaque nuit, chaque nuit, et dès que j'ai un instant de libre pour penser, mon esprit se dirige vers cette nuit-là. Il est toujours présent. Je sens son odeur, son corps musclé pressé contre moi pour m'empêcher de bouger. Je sens l'odeur cuivrée de mon propre sang qui s'écoule de mes veines alors que son rire de dément résonne partout autour de moi. Que je devrais être heureuse d'être en vie ; que c'était lui ou moi ce soir-là. Mais je ne peux pas, j'ai pris la vie d'un homme. Aussi fou soit-il et même s'il me menaçait, j'ai fait exactement la même chose que ce qu'il prévoyait de faire. Je l'ai tué, je ne lui ai pas laissé la moindre chance de devenir un homme meilleur ou de pourrir en prison, non. J'ai mis fin à tout ça sans réfléchir. Je n'ai pas de la chance d'être en vie, j'ai de la chance d'avoir su me servir de son foutu flingue avant que lui ne le fasse. Je ne suis pas mieux que lui. »

Oppressée par le poids de cette réalisation — c'était la première fois qu'elle se permettait d'analyser si profondément la situation — , elle s'écroula sur le sable, se recroquevillant sur elle-même en agrippant de nouveau ses cheveux dans sa main gauche. Son corps fut secoué de sanglots et enfin, les larmes daignèrent tracer un chemin sur son visage tandis qu'elle luttait pour réussir à respirer au milieu de ses spasmes.
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Melany H. Amylian
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MessageSujet: Re: Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany Lift your hands towards the sun, the fight is done ♣ Melany EmptyJeu 24 Nov 2011 - 22:05

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« Remember, there are no mistakes, only lessons. Love yourself, trust your choices, and everything is possible. »

Prise d'un élan de compassion pour sa meilleure amie après tant de confessions douloureuses et terrifiantes, Melany s'était précipitée, saisissant ses mains froides entre les siennes sans réfléchir à l'impact que cela pourrait avoir sur la brune. Holly eut un vif mouvement de recul, agrandissant le gouffre séparant les deux étudiantes. Perturbée, peu habituée à un tel refus de contact venant de la pianiste, qui d'ordinaire est une femme très tactile avec ceux qui l'entourent, et particulièrement Melany, la jeune étudiante en photographie fronça les sourcils très légèrement, et se mordit la lèvre inférieure, un mélange de peine et d'incompréhension se lisant sur son visage assez nettement. Autrefois, alors que la jeune blonde venait de quitter Los Angeles, elle se refusait tout contact physique avec qui que ce soit. Ses erreurs passées lui avaient donné l'impression qu'elle était porteuse d'une sorte de malédiction, et durant des mois elle avait été effrayée à l'idée d'approcher quelqu'un. Elle se souvint avoir frémit et eu le même mouvement brusque de recul, un peu plus de deux ans auparavant, sur cette même plage de Boston, lorsqu'Holly avait posé une couverture sur les épaules gelées de Melany, trouvant ce jour là l'adolescente frigorifiée. Devenue agressive, méfiante, presque sauvage, il lui avait fallu un certain temps pour redevenir une jeune fille sociale. Face à elle, Melany assistait à un véritable retournement de situation, horrifiée. Les rôles s'échangeaient, et aujourd'hui plus que n'importe quel autre jour auparavant, Holly avait besoin d'elle. De sa petite sœur, sang commun ou non.

Se confondant en excuses devant Holly, culpabilisant de l'avoir contrainte à révéler une telle vérité sur son passé, à remuer de tels souvenirs traumatisants, la réaction de la pianiste ne se fit pas attendre, coupant de façon nette et sèche les excuses que Melany lui déroulait. Bouche bée, elle resta pantoise un long moment, écoutant sa meilleure amie s'injurier elle-même, hurler à Melany qu'elle n'avait en rien à faire de longues apologies, alors qu'elle n'était en rien concernée dans cette histoire. Quoi, elle s'en voulait d'avoir tué cet homme pour se défendre ? Le faire croupir au fin fond de la pire des prisons de l'état ne serait pas suffisant pour ce type d'homme. Lorsque la folie atteint un être à un tel degré, il est difficile de penser qu'il pourrait éprouver le besoin de se repentir ou de changer. La mort est la plus simple, surtout lorsqu'il s'agit de protéger sa propre vie. En l’occurrence, Holly s'était non seulement sauvée de Justin, mais elle avait également protégé son ami, ce qui faisait d'elle d'avantage une sauveuse qu'une meurtrière. Mais, malgré tout, elle se sentait souillée par cette attaque perfide, elle se dégoûtait d'elle même à avoir posé la main sur cette arme qui avait servie à prendre la vie d'un homme. « Je n'ai pas de la chance d'être en vie, j'ai de la chance d'avoir su me servir de son foutu flingue avant que lui ne le fasse. Je ne suis pas mieux que lui. » dit alors Holly avant de s'effondrer sur le sable. Des images en rafales traversèrent l'esprit de Melany : Celles d'une jeune fille blonde, en pleine adolescence, tenant fermement une arme braquée sur un homme. Sans réfléchir, Melany se pencha et se laissa tomber sur le sable, face à Holly, dont elle attrapa fermement les épaules, sans lui laisser la moindre chance de se dégager. Ses épaules frêles et froides tremblèrent sous l'effet du contact physique entre elle et la photographe, mais cette dernière n'en avait que faire. D'une main, elle redressa d'un coup sec le visage d'Holly et la força à la regarder.

« Maintenant tu vas m'écouter, Holly Waltz, ou Loan Combs, peut importe ! S'écria t-elle presque. Une bourrasque de vent se leva, venant caresser les cheveux d'or de la jeune femme et le mettre en désordre. Le vert de son regard d'ordinaire si pétillant s'assombrit. Un tel sérieux venant d'elle était rare. D'une voix sans la moindre intonation, elle brisa le silence. ... J'ai voulu tuer un homme. De sang froid. J'ai braqué mon arme sur lui, et ma faiblesse à fait que j'ai juste tiré dans son épaule. Je l'ai regardé droit dans les yeux, ses yeux qui me faisaient froid dans le dos, et je n'avais pas une once de remord. Mais ma peur à pris le dessus. Elle se tut un moment, le regard fermé. Et Aujourd'hui, Holly, je n'ai qu'un regret, un seul et unique regret : Celui de ne pas avoir visé le cœur de William Connell. Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais sans hésiter, et je l'aurais regardé se vider de son sang goutte par goutte jusqu'à la fin. Sa main vint se crisper dans le sable fin, et elle laissa de sa main chaque grain s'écouler lentement. Comme le fil de la vie s'écoule fragilement. Pourquoi je dis ça ? Parce que si on ne tue pas ceux qui nous veulent du mal, Holly, ils finissent par revenir pour faire de notre vie un enfer. J'ai raté ma cible, et j'ai perdu mes parents, mon frère, ma famille, ma vie. J'aurais pu mourir ce jour là, avant même de t'avoir connu. Si je l'avais tué, rien ne serait arrivé. Alors tu n'as aucun regret à avoir, chérie ... Aucun regret d'avoir voulu t'accrocher à ta vie ... »

Fragilement, lentement, les mains de Melany glissèrent jusqu'à celles d'Holly, qu'elle saisit avec douceur et précaution, pour les serrer. Hors de question qu'elle laisse sa sœur se voir comme un monstre alors qu'elle avait agit pour le mieux.
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